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orbina dans
Journal de mission le
24 Juillet 2009 à 10:25
Et puis comme pour un palud, la fièvre est repartie. Après un mois en France le couperait est tombé, je ne repartirai pas en mission. Ma santé nécessite une surveillance que je ne peux pas avoir en Afrique. Je me suis révoltée, mais je nai pas pleuré, je ne me suis pas énervée, je me suis résignée.
Demain je retourne à la vraie vie des vrais gens. Après un mois en Corse auprès des miens, je retourne à Montpellier dans mon appartement que mon locataire a eu la bonne idée de quitter la semaine dernière. Mon ancienne boite ma proposé un poste très intéressants, du genre quon ne peu pas refuser, alors, je ne lai pas refusé.
Pendant ce mois en sas de décompression, jai appris à vivre avec la nouvelle moi. Une petite brunette pétillante et vivante mais dont le regard sassombrit quand arrive la nuit. Jai appris à me méfier de moi, de mon trop plein démotions toujours prêt à sortir mais que je retiens parce que je ne veux pas que les autres sachent. Jai appris que la nuit est mon pire ennemi parce quelle vient avec son cortège de cauchemar et de doutes. En ai-je fait suffisamment, ai-je bien fait, ne les ai-je pas abandonnés : Roberto, Marie, Ana, Hélène et les autres.
Il parait quil faut que je loubli et que je passe à autre chose. Il parait aussi quil faut que je lâche toute la pression que je me laisse aller. Si je me laisse aller je me couche dans un trou avec mon chien et je nen sortirai que dans dix ans. Non, je ne peux pas lâcher, il faut que je reste debout. Ce nest pas tout de partir vivre de pauvreté avec ses frères africains et revenir fracassée, maintenant il faut assumer. Il faut assumer les cauchemars, les angoisses et les flash-back. Cest mon choix et je dois en supporter toutes les conséquences. Mes parents, mes frères et mes amis ne sont pas là pour porter ce que jai parfois du mal à supporter. Ils aimeraient bien pourtant, prendre un peu de ce fardeau mais je refuse. Elle a la tête dure la petite brunette.
Les premiers temps jai cru que je ne men remettrai jamais, mais finalement je men sort plutôt bien. Demain je retourne à la vraie vie des vrais gens, avec le même appart et le même boulot, comme si de rien était. Comme si ces six mois de mission navaient été qun rêve.
On me demande souvent ce que jai appris. Je ne sais jamais quoi répondre, jen ai tellement appris sur moi, sur les Hommes et sur Dieu, que je ne sais pas quoi répondre.
Si un jour un beau brun ténébreux me pose la question je lui répondrai : « jai appris à dormir toute seule comme une grande, sans épaule chaleureuse pour me blottir. Mais jai aussi appris que cétait mieux avec. »
Il y a une majorité de Gens qui vivent une Vie plutôt banale. Qui ne sortent pas des sentiers battus. Supporteras-tu longtemps d'être toi même si " banale ", si " normale " ?