• Don du peuple japonais

    Le moins que l'on puisse dire c'est qu'ici les jours se suivent mais ne se ressemble pas. Deux jours seulement après avoir risqué notre vie pour 6 œufs et un litre de lait, j'ai eu l'occasion de découvrir les largesses du pays du soleil levant.

    <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>

    Ce matin donc, alors que j'étais déjà débordée parce que j'attends un container de médicaments, la médecin chef et venu me voir :

    -Tu te souviens qu'a terme, c'est toi qui devras gérer le stock de vaccins.

    -Oui, à terme.

    -Bon, et bien il faut aller à l'autre bout de la ville pour aller les chercher.

    -Quand ?

    -Maintenant !!

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    Inutile de vous décrire à quel point cette information m'a fait plaisir. Elle a quand même rajouté, pour t'aider je te laisse une stagiaire, elle habite dans le coin, elle devrait savoir où ça se trouve. Je passe sur le passage où je découvre qu'il n'y a plus de glacières pour transporter les vaccins, sur celui où j'attaque le congélateur complètement givré pour récupérer deux pains de glace, sur le coup de téléphone de mon responsable de mission qui voulait juste savoir comment j'allais et à qui j'ai raccroché au nez en prétextant un problème de résaeu et sur l'épisode où le directeur du dispensaire s'étonne de me voir aussi énervée et stressée et à qui j'ai répondu : JE NE SUIS PAS STRESSEE !!!!

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    Bref, me voilà dans le pick-up avec, jeannette la stagiaire. Jeannette n'avait jamais mis une ceinture de sécurité de sa vie et je lui ai fait un cours magistrale sur la façon la plus efficace de mettre sa ceinture sur une route défoncée avec un chauffeur énervé qui roule à tombeau ouvert.

    -Tu es sûr de savoir où il faut tourner, Jeannette ?

    -Oui, il faut prendre la route que tu as dépassée tout à l'heure.

    Je m'arrête sans commentaire.

    -La route derrière nous ?

    -Oui, tu n'as qu'à faire demi-tour

    Bien sûr, la dite route était à sens unique et j'ai dû me taper <?xml:namespace prefix = st1 ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:smarttags" /><st1:metricconverter w:st="on" ProductID="4 Km">4 Km</st1:metricconverter> pour pouvoir revenir. Arrivé au centre nous avons récupérer le brave Dr Dougo qui nous a envoyé à l'autre bout de la ville. Je déteste ce genre d'organisation.

    Lorsqu'il m'a dit, il faudra prendre la prochaine route, je me suis rangé derrière la file de voiture sur la bretelle de sortie de l'autoroute, mais en fait, ils étaient garés. Ces gens étaient garés sur Ma bretelle d'autoroute.

    J'ai enfin pu sortir un peu plus loin, non sans éviter une voiture à contre sens :

    -Tournez à gauche (En montrant sa main droite)

    -C'est pas très clair, à droite ou à gauche, parce qu'à droite c'est le marcher, il y a des étalages.

    -C'est pas grave, elles ont pas le droit d'être là, prenez la route.

    -Vous êtes sûr que c'est une route parce que l'à je ne peux pas passer.

    Et bien si, on l'a fait. Toutes les petites marchandes ramassaient leur étale en fonction de ma progression. Je n'avais qu'une seule peur c'était de rouler sur un môme mais l'excellent Dr Dougo m'a rassurée en me disant qu'ils n'avaient qu'à faire attention. Finalement, devant mon insistance et la lenteur des choses, il est descendu pour crier en patois que, «  quand même on était des médecins respectables et qu'ils fallaient qu'ils nous laisse honorablement passer parce que, dans le cas contraire la généreuse blanche que je suis aurait une mauvaise image de leur pays. Il l'a dit avec légèrement plus de véhémence mais ça a marché. Quand il est enfin rentré dans la voiture, avec jeannette nous l'avons applaudis et nous sommes repartit vers la pharmacie centrale.

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    La pharmacie centrale : Gigantesque bâtiment bondé de cartons estampillés d'un autocollant : « Don du peuple japonais »

    Normalement le peuple japonais ne nous fait pas de don parce que nous somme un dispensaire catholique. En fait, le peuple japonais veut bien faire des dons à des africains, musulmans à la seule condition, que les vaccins ne soient pas administrés par des catholiques. Que les enfants africains meurent mais qu'ils ne soient pas en contact avec les catholiques. Exceptionnellement le truculent Dr Dougo a bien voulu nous donner des seringues pour les vaccins parce qu'il m'aime bien.

    De retour dans le centre de santé du sympathique Dr Dougo, j'ai découvert que les vaccins ne m'étaient pas entièrement destiné et qu'en fait j'avais fait le taxi pour les autres centre de santé de la commune. Comme au ministère de la santé, ils ne savent pas faire de statistiques ou que tout le monde se sert au passage il n'y a en fait pas assez de doses de vaccins pour tout le monde il faut donc négocier. Par exemple, j'avais besoin de 200 doses de DTP et bien j'aurais dû en avoir que 80, c'est dommage pour les 120 autres. Mais forte de la sympathie que nourrit le bon Dr Dougo à mon égare et de ma qualité de chauffeur occasionnelle, j'ai pu négocier des doses de vaccins supplémentaires pour mon dispensaire. C'est toujours ça qui ne se retrouvera pas sur le marcher noir.

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    Pour mon premier jour de conduite africaine, on peut dire que j'ai été gâtée. J'ai fêté ça après la messe au bar avec le père Roberto. J'aime bien le Père Roberto, c'est mon soutient, il faut que je vous en parle mais il mérite un billet à lui tout seul.


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