• Mensonge par omission

    J'en connais qui vont me réciter trois paters et deux avés !

    Je trouve que le mensonge par omission n'est pas suffisamment puni par l'église catholique !

    Les responsables de la mission ont totalement oublié de me dire que la fille que je remplace a vécu véritablement l'enfer avec les personnes qui étaient sous ses ordres. Aujourd'hui c'est sous mes ordres que ces filles travaillent. C'est une sorte d'état dans l'état, mené par deux fortes têtes qui effrayent tout le monde. Moi, elles ne me faisaient pas peur parce que on ne m'avait pas vraiment prévenue.

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    « Tu verras, elles ne sont pas très faciles ». « Ca ne se passait très bien avec l'ancienne coopérante, il faut dire qu'elle avait mauvais caractère ». La vérité c'est que mes collaboratrices sont systématiquement en retard d'une demi heure trois quart d'heure, qu'elles discutent une heure de plus avant de se mettre à travailler et comme elles sont fatiguées à la fin de la journée, elles ne finissent pas leur boulot. Je ne parle pas du seul homme de l'équipe que je cherche en permanence et que j'ai menacer d'attacher à sa chaise si je devais lui courir après une fois de plus (il a de l'humour au moins), et d'une autre que j'ai trouvée en train de dormir par terre dans le laboratoire hier à l'heure de la sieste.

    Une bien belle équipe en définitive. (Message personnel aux filles du service des cartes annuelles : Les filles vous me manquez)

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    Bref, tout à l'heure j'ai eu l'outrecuidance de demander à la petite jeune de ne pas manger sa gamelle de riz au milieu des médicaments et de signaler que j'aimerais bien que le ménage soit fait le soir et pas le matin à 10h quand on est 4 dans la pièce.

    Malheureuse ! Je crois que la plus vieille m'a jeté un sort.

    Au plus fort de la dispute, une vraie dispute de charretières ou de poissonnières je me suis faite insultée et menacée d'être renvoyée chez moi.

    Je vous passe les détails mais en gros, soit je leur fout un paix royale pendant deux ans et ça ce passera moins mal, soit je leur fait encore une réflexion et elles me rendront la vie impossible jusqu'à ce que je rentre chez moi. J'ai bien compris que de toute façon ça se passerait mal parce qu'elles estimes que j'en ai déjà trop fait.

    A l'heure qu'il est je n'ai pas encore pris ma décision. Le problème c'est que l'une des filles avec qui je me suis disputé a du pouvoir, les responsable de mission en France lui font une confiance presque aveugle mais depuis deux ans elles est devenue incontrôlable. Les coopérants sur place s'en sont déjà plaints mais ils ont mis ça sur le dos de l'incompatibilité d'humeur.

    L'année dernière le médecin chef, ma colocataire, a faillit changer de mission pour le même genre de problème. D'ailleurs, elle s'est fait menacée de mort par mes nouvelles copines.

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    Dans quinze jours une délégation des responsables de l'ONG vient nous rendre visite. C'est une visite un peu redoutée par toute l'équipe parce que le moins que l'on puisse dire c'est qu'ils ne sont pas vraiment très diplomates, ni très fins.

    Il faut dire que la communication n'est pas très facile, ils viennent nous expliquer pendant trois semaines comment nous devrions gérer nos problèmes, comment nous devrions relativiser, comment nous devrions être moins tendus et moins stresser. Je rappelle quand même à toutes fins utiles que nous avons lâché notre famille, nos amis, notre boulot et nos maisons confortables pour devenir les cadres du plus gros dispensaire du pays, que 1/3 des consultations médicales de la capitale se font chez nous et le tout avec un budget ridicule. Tous les jours nous jonglons avec les budgets pour sauver le maximum de vies avec un minimum de frais. Pour cela nous acceptons le salaire misérable de 193€ par mois et nous sommes logé dans un des quartiers les plus pauvres de la ville. Et pour le même tarif nous avons droit à un sermon sur la relativisation par des touristes qui vivent dans le XVIème

    Cette fois-ci, c'est hors de question. L'équipe en place qui à déjà subit une telle visite a décidé de se serrer les coudes. Le directeur nous a réunis et nous avons décidé d'être solidaires. S'ils pensent mieux faire que nous, avec aussi peu de moyen et aussi longtemps, ils n'ont qu'à venir, il reste encore deux chambre dans notre maison.

     

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  • Commentaires

    1
    daisy
    Lundi 3 Novembre 2008 à 14:31
    courage cocotte
    coucou, je viens de lire tes nouveaux messages, j ai bien rigolé avec tes collegues, tu as raison de ne pas te laisser faire mais bon travailler avec elles pendant deux ans mieux vaut se calmer un peu... elles auront le retour de la medaille : " à noel tu mangeras du foie gras aves des toasts devant elles!! et un macaron à la pistache bien entendu, je l avais oublié celui là!! " je pense à toi , courage je t embrasse audrey
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