• Pharmacie centrale

    Je me demande comment j'arrive à faire tout ce que je fais dans une journée dans un pays qui n'aide pas vraiment à la planification des taches

    Ce matin après avoir expédié les affaires courantes j'ai pris la voiture pour me rendre pour la deuxième fois en deux jours à la pharmacie centrale. Après un rapide passage chez un bailleur de fonds à qui je compte bien extorquer cinq mille euros de médicaments, j'ai donc pris cette route bien connue.

    Les routes de ce pays on une particularité, elles sont bordées par des caniveaux de 1,50m de profondeur et 1m de large. La plus part du temps ces caniveaux sont a ciel ouvert, il faut donc essayer de ne pas tomber dedans au risque d'y être engloutis définitivement. Mais parfois, à l'entrée de la pharmacie centrale par exemple, ces caniveaux sont recouverts par des plaques de béton. « Très bien !! » me direz vous, « Bravo pour la sécurité ! ».

    Le problème c'est que les plaques ne sont pas armées (C'est bien les seules dans ce pays) et de temps en temps un plaque rompt sous le poids d'une voiture. Pas de chance : Ce matin c'était pour ma pomme.

    Quand j'ai sentie la roue avant droit s'enfoncer je me suis dit que j'avais du rentrer dans un trou. Quand j'ai vu les gardiens me faire des signe je me suis demandé ce qu'il me voulait. Quand j'ai tenté d'avancer que le reste de la plaque de béton a cédé et que la voiture s'est posée sur le pont dans un bruit sordide je me dis que je n'étais pas couchée.

    C'est avec un calme olympien que je suis sortie constater les dégâts. La voiture était effectivement dans une fâcheuse posture mais ça je le savais déjà. Je suis remontée dans la voiture pour enclencher les quatre roues motrices et tenter...Je ne savais pas trop quoi tenter en fait. Mais en levant les yeux de mon levier de vitesse j'ai vu une quinzaine d'hommes près a pousser la voiture. Certains faisaient du poids à l'arrière et les autres poussaient en m'indiquant de passer la marche arrière. En dix secondes j'étais sortie de l'ornière, un miracle. Merci les gars.

    Pour la deuxième fois en deux jours le docteur Dougo m'a posé un lapin et pour la première fois depuis le début de ma mission je me suis énervée contre lui.

    J'ai quand même profité de mon passage à la pharmacie centrale pour y rencontrer le directeur, le docteur Bah. Dans ce lieu tout le monde est docteur même le magasinier le docteur Abdelkader. Il m'a confirmé qu'il y avait une pénurie de gants en latex dans tout le pays et que même si je payais très cher je n'aurais pas de gants.

    Il va falloir encore faire preuve d'imagination.

    Je sens qu'une grande chasse aux gants latex vient de s'ouvrir.


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