• J'aime ce pays...

    <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>

    Et oui, il aura fallut attendre six mois pour que je me sente bien dans ma mission. Il était temps.

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    Je fais des orgies de tissus, je me ballade sur les marchés, j'ai même appris à aimer les boys scouts (les policiers) des carrefours, surtout depuis qu'ils ne nous rackettent plus.

    La situation politique s'est enfin calmée et tout redevient normal. En plus le directeur et sa femme arrivent dans trois jours.

    Je trouve qu'ils arrivent un peu tard, ils n'ont pas vécu l'après coup d'état et donc n'auront pas la même vision de la situation que nous. Peu importe l'important c'est que tout revienne à la normale.

    Vive la belle vie !

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    Pour fêter ça, avec le père Roberto nous avons entamé la dernière coppa.


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  • Ce matin les urgences ont été marquantes, elles font parties des urgences que je n'oublierai pas.

    <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>

    Vers dix heures Ana m'a demandé une boite d'urgence et quelques secondes plus tard j'ai vu une mère courir en se frappant la poitrine et en criant qu'elle allait se tuer. Je dois bien avouer que j'ai hésité à sortir de ma pharmacie. J'avais du travail et je n'avais pas vraiment le temps de consoler une mère qui serait inconsolable. Ses cris envahissait le dispensaire et par charité j'ai enfin laisser tomber mes boites de médicaments pour aller m'occuper d'elle.

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    Je n'ai hésité pas parce que je suis devenue insensible. J'ai hésité parce que souvent je me sens totalement inutile et que je ne parle pas la langue.

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    Quand je suis arrivée dans le couloir à ma grande surprise elle était seule, assise sur un banc le visage défiguré par la douleur.

    -Que c'est il passé ?

    -Mon fils est mort, alors je vais me tuer.

    -Il a eu un accident ?

    -Non, il ne parlait plus, il ne répondait pas.

    -C'est le docteur Ana qui s'occupe de lui, elle va faire son maximum.

    -Mais je sais qu'il est mort mais on ne me le dit pas.

    -Ecoute, je vais aller voir. Reste ici et s'il est mort je viendrai d'avertir.

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    Arrivée dans la salle de consultation, j'ai trouvé l'enfant de trois ans étendu inconscient et Ana hilare. Ana à une carapace en kevlar et elle est souvent détendue quand tout va mal.

    -Qu'est-ce qu'il a ?

    -Coma éthylique.

    -Ethylique ?

    -Oui, coma éthylique, il est bourré...

    Après un sucre et un peu de bouillie l'enfant a repris conscience mais visiblement il avait mal aux cheveux. La gueule de bois ce n'est pas beau avoir même et surtout chez un enfant de trois ans.

    Nous avons séparé la mère et l'enfant pendant quelques et puis nous lui avons remis l'enfant. En l'absence d'un service de protection de l'enfant nous ne pouvons rien faire. Cependant comme la mère était une voisine de l'une de nos consultante, elle a promis d'aller voir la famille pour qu'ils fassent quelque chose.

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    En fin de journée Mariam m'a demandé d'acheter un ticket à un indigent. Un gamin de cinq ans brûlé au troisième degré et dont Marie s'occupait particulièrement. J'ai payé le ticket de l'enfant et Mariam lui a refait son pansement.

    Elle est revenue me voir pour me demander de lui prescrire du fansidar contre le palud parce qu'il avait une forte fièvre. J'ai observé le gamin, j'ai fait ma prescription et je lui ai donné les médicaments.

    Un demi heure plus tard sa mère est arrivée en hurlant, l'enfant convulsait. Je l'ai emmené à Ana et elle lui a fait une injection de Quinine. Il a repris connaissance quand nous l'avons enroulé dans un pagne mouillé. Ce n'était pas un neuropalud mais juste des convulsions fébriles. Il s'est endormi dans les ras d'Ana et nous l'avons rendu à sa mère.

    Même si Ana m'a assurée de la prescription était bonne et que je n'avais commis aucune erreur, je dois dire que je n'en menait pas large.

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    De retour à la maison, j'ai expliqué à Marie ce qui était arrivé à Bilo, son protégé. Affaibli par la brûlure, nous espérons qu'il aura eu la force de supporter ce palud.

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  • Week-end de trois jours, avec Marie nous avons pris la décision d'aller rejoindre Hélène dans sa brousse.

    <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>

    Après la prison, j'ai rejoins Marie à la maison et nous avons commencé un périple de <?xml:namespace prefix = st1 ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:smarttags" /><st1:metricconverter w:st="on" ProductID="35 km">35 km</st1:metricconverter>. Nous avons commencé par prendre la piste à la sortie de la maison pour rejoindre l'autoroute. Arrivée à l'autoroute nous avons pris un taxi simple sur <st1:metricconverter w:st="on" ProductID="4 Km">4 Km</st1:metricconverter> jusqu'au dispensaire, devant la gare des taxi collectifs. Un taxi simple c'est trois devant et quatre derrière dans une voiture et un taxi collectifs c'est entre vingt cinq et trente cinq dans un fourgon type Renault Trafic. Trente cinq c'est en comptant les adultes et les enfants mais pas les poules, les chèvres et les moutons qui voyagent sur le toit.

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    J'ai eu de la chance, comme il restait une place devant j'était devant sur une vraie banquette avec le chauffeur et deux vieilles. Marie était assise sur un seau au milieu du taxi. Comme nous étions partit pour une heure et quart de voyage pour faire <st1:metricconverter w:st="on" ProductID="23 Km">23 Km</st1:metricconverter>, je me suis calée contre une vieille et je me suis endormie. Je crois que je dormais plutôt bien quand un grand bruit de tôle froissée m'a réveillée en sursaut. Un camion de transport d'essence était encastré dans notre aile, il s'était arrêté à quelques centimètres de Marie. Heureusement, personne n'avait été blessé mais comme le véhicule était inutilisable et que nous étions pressée nous avons payé et nous sommes partit à la recherche d'un autre taxi.

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    Heureusement, nous étions au Km36, le check point de la sortie de la ville. C'est un gigantesque bordel où se mêlent les camions, les voitures, les motos et un char d'assaut. Chacun cherche sa route sur cette piste chaotique et poussiéreuse. Au milieu de ce capharnaüm des enfants et des vendeuses, vendent à boire et à manger pour les voyageurs. La barrière est une vulgaire corde de tissus que le garde soulève quand il repère une voiture facile à racketter. Habituellement, c'est l'endroit de tous les dangers pour nous parce que nous nous faisons arrêter systématiquement.

    Une vendeuse nous a indiqué que l'arrêt des taxis pour Coyah était au-delà de 36. Nous avons pris notre courage à deux mains, avec Marie, et nous nous sommes préparé à passer 36 à pied. Et bien finalement c'est beaucoup plus simple à pied qu'en voiture. Personne n'a fait attention à nous. Arrivé de l'autre côté on nous a dit qu'il fallait que nous retournions de là où nous venions parce que la station était avant le check point.

    Nous l'avons repassé à pied pour le passer une troisième fois en voiture. Ca tourne à la gourmandise.

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    Arrivée à Coyah nous avons pris un taxi moto pour faire les 7Km de pistes qui mènent au couvent où vit et travaille Hélène.

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    La faim nous tenaillée. Pas une faim de quantité mais une faim de qualité. Manioc, pain Vache qui rit et riz, on commence à en avoir raz le bol. Tout est trop sucré ou trop épicé. Nous saturons un peu, parce que à la capitale on ne trouve pas beaucoup de diversité. Mais heureusement les sœurs nous avaient préparée des lentilles aux petits salés. Nous avons mangé la moitié du plat à 16h et le reste le soir devant un bon film.

    Pas pressée de nous quitter pour la nuit, comme trois ados nous avons mis nos matelas par terre dans la chambre d'Hélène et nous avons discuté jusqu'à nous écrouler de sommeille.

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    Dimanche nous sommes allé à la messe en brousse. Au moment de la quête ce ne sont pas les enfants de cœurs qui se déplacent, c'est la foule qui se lève pour faire son offrande. Je pensais tout avoir vu quand Hélène m'a fait de grands signes. Je ne comprenais pas ce qu'elle voulait. Quand nous sommes revenus à notre place à m'a expliqué.

    -Tu as faussé les comptent, tu as mis chez les hommes.

    -Quoi ????

    -Il y a deux files, une pour les hommes, une pour les femmes et à la fins de la messe on annonce les montants.

    -Tu rigoles ?

    -Non, c'est très sérieux, on fait un concours toutes les semaines et on commente.

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    Pour la communion c'est la même chose, comme ça on sait qui des hommes et des femmes sont les meilleurs paroissiens. C'est un système un peu truqué parce que ce sont les hommes qui donnent l'argent de la quête à leurs femmes donc même s'il y a plus de femmes que d'hommes, ils s'arrangent toujours pour gagner.

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    A midi devant une bonne daube nous avons appris que le jour férié de lundi était déplacé à mardi. Ils ne savent même pas prévoir leurs jours fériés, c'est désolant. Il fallait que je rentre mais Marie avait décidé de faire le pont. Confiante nous avons pris, à pied, la piste pour rentrer sur Coyah, nous espérions pouvoir trouver un taxi moto rapidement. Après 4Km nous avions croisé trois motos portant toutes trois passagers quelques bidons et quelques poules. Il faisait chaud (au moins <st1:metricconverter w:st="on" ProductID="38ᄚC">38°C</st1:metricconverter>) et nous marchions en plein soleil. J'ai vu le moment où mes copines allaient me lâcher mais elles ont tenues le coup. Finalement une moto est passée en sens inverse avec des séminaristes qui ont accepté de me prêter leur chauffeur le temps qu'il fasse l'aller-retour sur le village.

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    Comme il fallait s'y attendre, il n'y avait pas de taxi collectif, il m'a fallut prendre un bus, le pire de tous les moyens de transport. Deux heures debout, pressés comme des sardines à se battre avec ses voisins. Il faut dire qu'ils veulent conserver le système monté à l'arrière et descente à l'avant comme en France. Je sais en France c'est l'inverse mais ils me soutiennent que c'est comme ça. Bref, ils veulent absolument que les gens traverse la totalité du bus pour faire européen (c'est eux qui le disent) mais il y a des poules dans l'allée centrale. Quand j'en ai eu marre que la pauvre dame avec son bébé soit assise par terre, j'ai fait levé un petit jeune qui était confortablement assis. Pour me remercier une dame m'a gardé une place à côté d'elle quand son voisin s'est levé. Dommage que ce soit 2Km avant la maison.

    Et enfin j'ai pris la piste qui mène à la maison après trois heures de route.

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    Quel périple mais c'était un bon week-end.


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  • On m'avait dit : « tu verras la mission apprend la patience et la persévérance ». Comme ni l'une ni l'autre ne font pas partie de mes qualités, je m'étais dit que ce serait une bonne chose pour moi.

    <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>

    La patience je l'ai apprise en vivant en Afrique avec ses lenteurs incompréhensible pour nous autres occidentaux et la persévérance, je l'ai comprise aujourd'hui en prison.

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    La semaine dernière je m'étais vraiment sentie mal en prison, j'avais du mal à retrouver mes marques après l'accident. J'étais devenue craintive et timorée et les prisonniers me l'avaient fait payer en me disant de rentrer chez moi. Le père Roberto avait enfoncé le couteau dans la plaie en me disant que je manquais de persévérance. Tous les ingrédients étaient réunis pour que je n'y retourne pas, heureusement je suis plus obstinée pour ne pas avoir tord qu'inconstante dans mes engagements.

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    Ce matin je suis donc retournée à la prison, remontée comme un coucou suisse bien décidée à trouver un second souffle.

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    Nous avons commencé par la cale des mineurs. Mohamed Alpha et un autre garçon se sont assis devant nous pour que nous les soignions. Mohamed Alpha avait de bonnes joues, il avait l'air d'aller franchement mieux. Je me souviens, la deuxième fois que je l'ai vu, il avait été torturé, il était terriblement amaigrit et il pleurait en silence. Ses plaies commencent à cicatriser et je pense maintenant que sa jambe est sauvée.

    Quand je suis passé à son voisin, je me suis dit que je connaissais cette plaie. Je connaissais cette plaie mais pas le garçon. Je l'ai soigné en le dévisageant. Je cherchais des indices : « Qui est-ce ? » Et puis il m'a tendu une paire de chaussettes noires, des Burlington. Mes chaussettes !

    -Kalifa ?

    -Oui Mama.

    -C'est toi Kalifa ?

    -Oui Mama.

    -Mais tu as grossi ! Tu as tellement grossi que je ne t'ai pas reconnu.

    -On mange bien maintenant Mama.

    -Tu es bien maintenant, tu as de bonnes joues. Ca fait plaisir ! Mon père, c'est Kalifa.

    -Oui et alors, tu ne l'avais pas reconnu.

    -Non mais vous pourriez au moins faire semblant pour que je ne passe pas pour une idiote.

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    Le patient suivant était un peu plus revêche. Nous avons eu une altercation et j'ai dû élever la voie.

    -Je t'interdis de dire que je suis ta femme.

    -Mais Mama, tu es ma femme.

    -Si tu redis encore une fois ça, si tu fais une allusion je te préviens, je ne reviendrais plus dans la cale des mineurs et je ne te soignerai plus jamais.

    -Ca va, ça va, Mama. Je ne le dirai plus.

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    Et puis nous sommes passé à la P6 celle où j'avais été mal accueilli la semaine dernière. Visiblement les anciens avaient briefés les nouveaux parce que l'ambiance était radicalement différente. Dès mon arrivée j'ai été appelée au chevet d'un malade. C'est celui qui m'avait dit de rentrer chez moi. Il avait un gros palud. Pour ce genre de cas j'ai le médicament idéal et quelques paracétamols. Je lui ai donné les trois cachets de Fansidar et deux cachets de paracétamols. Il m'a regardé, a sourit et s'est endormi. Mes cachets ne servent pas souvent parce qu'ils sont réservés aux cas graves mais quand ils peuvent servir, je suis contente. Il y avait aussi le gars qui avait le doigt explosé la semaine dernière. Il n'avait plus d'os. J'ai essayé de le questionner pour savoir s'il était allé à l'hôpital. Comme il ne parlait pas français j'ai demandé à Raymond l'infirmier à perpétuité.

    -Ils l'ont emmené à l'hôpital ?

    -Non, c'est moi qui le soigne.

    -Et l'os ?

    -Je l'ai arraché, ça va mieux tu vois.

    Je crois que Raymond n'a pas les mêmes scrupules que nous et je ne suis pas sûr que cette opération ait été faite sous anesthésie. Parfois, il vaut mieux ne pas trop se poser de question. La plaie était belle et visiblement il souffrait beaucoup moins que la semaine dernière.

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    A la P7 Abdoulaye faisait la tête. Dire qu'Abdoulaye fait la tête s'est marrant parce que le problème d'Abdoulaye, c'est justement la tête. Il avait une grosse migraine, même si la blessure de son crâne s'est refermée, il a quand même de grosses migraines. Je lui ai donné ses deux paracétamols immédiatement et avant que j'ai finit les soins des autres il avait retrouvé son sourire.

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    Finalement, j'ai bien fait de revenir. J'ai vu que le plan de nutrition porte ses fruits, j'ai pu soigner celui qui m'avait chassé la semaine précédente et j'ai soulagé Abdoulaye pour quelques heures.

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    Ca fait du bien de voir que notre action n'est pas totalement inutile.

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    En sortant de la prison j'ai découvert un couloir de bus fraîchement matérialisé. C'est marrant un couloir de bus dans un pays où rien ne va. Les taxis prennent l'autoroute en sens inverse sans être inquiétés et les feux rouges ne sont que décoratifs, mais il y a un couloir de bus. La révolution est en marche.


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  • La plus part du temps nous ne revoyons jamais les enfants dont nous nous occupons. Qu'ils guérissent ou qu'ils décèdent, personne ne vient jamais nous donner des nouvelles.

    <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>

    Quand nous devons convaincre les parents de suivre un traitement ou d'aller à l'hôpital, nous savons que nous n'aurons pas de deuxièmes chances. Nous y mettons tout notre cœur en espérant que certains de nos mots atteindront leur cible.

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    En début de semaine, Awa de la nutrition m'a appelée pour me dire qu'elle était à l'hôpital avec un enfant que nous avions référé mais que la maman ne voulait pas rester à l'hôpital. Elle voulait que le traitement se fasse en ambulatoire.

    Nous n'avons pas les moyens de suivre ce genre de symptômes en ambulatoire, c'est pour cela que nous les référons. Cependant, au lieu de laisser s'évanouir la mère et l'enfant dans la nature, nous préférons organiser un protocole ambulatoire.

    Quand la maman et la petite fille sont revenues au dispensaire j'étais bien embêtée. L'anémie sévère ne pouvait que se soignée par une transfusion et nous n'avons absolument pas les moyens d'en faire. J'ai tenté de convaincre de nouveau la maman.

    <o:p> </o:p>

    -Tu dois aller à l'hôpital si non elle va mourir.

    -Je dois m'occuper de la mère. Je ne peux pas.

    -Quelqu'un ne peut pas s'occuper d'elle.

    -Non, je suis seule et je ne peux pas la laisser.

    -Mais l'enfant va mourir.

    -Ma mère aussi si je ne m'occupe pas d'elle.

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    Cette conversation a suscité de nombreux commentaires parmi le personnel. Qui choisir, la grand-mère ou l'enfant. Qui choisir celle qui nous a donné la vie ou celle à qui on a donné la vie. En Afrique cette question n'est pas évidente, d'ailleurs même s'il y a eu un consensus pour sauver la grand-mère, la réponse n'était pas évidente. Je regrette de ne pas avoir retenus tous les arguments parce que leur point de vue était vraiment très intéressant pour comprendre leurs vie.

    Bien sûr en Europe on aurait mis la grand-mère à l'hospice pour sauver l'enfant.

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    Nous avons expliqué une dernière fois à la mère à quel point il était important d'hospitaliser l'enfant. (L'hospitalisation était entièrement payée par Terre des Hommes). Nous lui avons rappelée qu'elle allait mourir et la mère s'est mise à pleurer en expliquant qu'elle ne pouvait pas laisser sa mère.

    Alors, même si l'état de l'enfant était désespéré sans transfusion nous avons fait un protocole et nous avons donné les médicaments à la maman en lui donnant rendez-vous la semaine prochaine sans grand espoir que la petite survive jusque là.

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    Ce matin Awa de la nutrition m'a appelé pour me dire que la mère et l'enfant étaient revenues. Emue par la détresse de la mère, une voisine avait acceptée de s'occuper de la grand-mère pendant que la mère accompagnerait la fille à l'hôpital. La mère était souriante mais l'état de la petite s'était aggravé. Ana pense qu'avec une ou plusieurs transfusions ça devrait aller mieux.

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    Même si parfois on se dit que ça ne sert à rien de se battre contre des parents qui ne veulent rien entendre, de temps en temps nous découvrons que notre persévérance porte ses fruits.


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