• J'entends déjà les commentaires : « Il n'y a pas assez de photos, elles sont mal prises et en plus le blog n'est mis à jour qu'une fois toute les mort d'évêque ».

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    Je me dois quand même de vous donner quelques explications techniques pour vous expliquer la difficulté d'écrire un blog quand on vit dans le top ten des pays les plus pauvre du monde.

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    Concernant les photos, il faut que vous sachiez que le peu de photos de je prend sont prises au péril de ma vie. En effet dictature militaire oblige, il est interdit de prendre des photos dans la rue. Dans le meilleur des cas le photographe est pris à partit et bousculé pas l'armée, dans le pire des cas il est lunché par la population. Vous comprendrez donc aisément la parcimonie avec laquelle je prends les photos et les mauvaises qualités de celle-ci. Il y a une technique pour éviter une mort quasi certaine : Il faut prendre la photo depuis la voiture, vitres fermée et attendre que la voiture roule, surtout ne pas prendre de photos dans un embouteillage, trop visible.

    Donc, oui je sais que les photos sont mauvaises mais je tiens à mon joli minois, quand même.

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    Concernant les textes, je les écris sur mon ordinateur portable, les soirs où nous avons l'électricité et où je ne suis pas trop fatiguée. Quand je dit les soir où nous avons l'électricité c'est un abus. En fait nous avons l'électricité soit de 18h à 24h soit de 0h à 6h, un jour sur deux. Il faut donc que je jongle avec la compagnie d'électricité nationale, mon emploi du temps et la batterie de mon ordinateur. Evidement pour des raisons X ou Y il se peut que notre tour d'électricité saute et dans ce cas là nous n'avons l'électricité de 0h à 6h pendant plusieurs jours. Ces jours là, je n'écris pas.

    Une fois le texte écrit, je le mets sur ma clef USB et il faut que j'aille au cyber café pour avoir accès à internet. Le Cyber est à 17km. 17km entassée dans un taxi à 7, sans compter les enfants. Une vraie partie de plaisir.

    Arrivée au cyber, l'aventure n'est pas finie, il faut que je trouve une place avec un port USB en état de fonctionnement. Ca non plus ce n'est pas facile. Et enfin, après une semaine à dix jours d'attente je peux, en bas débit bien sûr, mettre mes textes et mes mauvaises photos en ligne. C'est un moment délectable parce que j'imagine vos surprises, vos joies et vos déceptions en lisant ce blog.

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    C'est un acte héroïque que j'accomplie chaque semaine en vous livrant mon journal de mission, c'est un acte héroïque qui me donne beaucoup de joie.


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  • La beauté des femmes, les enfants qui dorment dans le dos de leur mère, les gamins qui jouent au foot avec des chaussures méduses, les couchés de soleil sur le palétuviers depuis le bidonville, la joie de vivre, leur confiance en Dieu qui les a abandonnés, les taxis brousses bondés, traverser l'autoroute en courant, rouler à tombeau ouvert dans la benne du pick-up, les flics en uniformes en carton, les pirogues, le marché aux poissons, le marché aux bestiaux, le bisap (Thé de fleurs d'hibiscus très sucré), la gentille régression lorsque je suce des poches d'eau, le poisson, les cocotiers, les canards de barbaries qui se promène devant la maison pendant que je rêve de les transformer en magrets, les poulets bicyclettes, les bananes, la confiture de goyaves, les grandes bouteilles de coca de 30cl, la pluie qui tombe pendant que je fais ma sieste, les tas de billets qui représentent à peine quelques euros mais qui donnent l'impression d'être riche, la voix de Mathilde le matin à la louange, le père Roberto qui ne se fait plus aucune illusion mais qui m'encourage à en avoir encore quelques une, la venue du courant quand je n'ai plus de batterie et que j'ai une furieuse envie de vous écrire, ma furieuse envie de vous écrire et de vous décrire ce que je vois et mon amour de ce pays malgré tout...


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  • Je savais bien en venant ici que je ne pourrais pas tout partager. Je peux vous expliquer la beauté de ce pays et la fierté de ses habitants, je peux passer mes nuits à vous écrire, vous ne verrez jamais ce que je vois et vous ne comprendrez jamais ce que je comprends.

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    Peut-être puis-je vous inviter dans ma réalité, vous entrouvrir la porte mais même la plus fertile de vos imaginations ne vous permettra pas d'atteindre ma réalité.

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    Je ne reviendrais pas comme je suis partie, mais ça, je ne le dirais pas à mon retour.

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    Ce soir, couchez vos enfant, embrassez les et dites leur que vous les aimez.

    C'est la seule chose que vous puissez faire pour l'Afrique, aimer vos enfants...


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  • Fermez les yeux...

    Je suis sérieuse, fermez les yeux...Fermez les yeux et visualisez, visualisez tous les préjugés que vous avez sur l'Afrique. Tous, absolument tous les préjugés :

    Les grosses femmes en boubous multicolores qui crient sur les marchés mais aussi les enfants malnutries qui ne pèsent que quelques kilos ou centaines de grammes, les gamins qui jouent au foot dans la rue et les gamines qui charrient des litres d'eau sur leurs têtes, les odeurs, les pires comme les meilleurs, les taxis brousses aussi bondés que déglingués, les égouts à ciel ouvert et les bidonvilles, la mangrove et les palétuviers, les fruits exotiques, le riz pilé et le manioc, les gros 4x4 garés devant les maisons des fils de ministres véreux, le quartier des expatriés gardées jours et nuits par des gardes armés, les changements de gouvernement en fonction des saisons ou de l'air du temps, les gamins en guenille qui courent après les voiture, les pénuries multiples, eau, électricité, nourriture, les réfugiés mutilés, les enfants soldats mais aussi les ex-enfants soldats devenus infirmiers auprès des plus pauvres, les enfants qui meurent de l'appendicite, la chaleur et l'humidité, les marchés aux bestiaux bruyants et nauséabonds, la lenteur administrative et les flics véreux qui rackettent les chauffeurs de taxi, les routes jamais finies parce que les crédits ont été croqués par un ministre quelconque, les fillettes en bourca dès l'âge de six ans, les enfants qui vont à l'école en uniforme, les gris-gris et les marabouts, les bassines chinoises multicolores pleines de merveilleux fruits et de graines de cafés fraîches, des prêtres noirs habillés en blancs discutant avec des prêtes blancs habillés en noir, les chorales exubérante dans des églises bondés.

    Visualisez, tout ce que l'on vous a dit, tout ce que vous avez pu lire ou rêvé de l'Afrique, retirez les animaux sauvages, parce que mise à part des chiens décharnés il n'y en a pas. Laissez cours à votre imagination, n'y mettaient pas de bornes, des cocotiers et des manguiers au fond du jardin, des souris, des fourmis, des cafards et des scorpions dans la cuisine. A la plus belle chose n'oubliez pas de rajouter la pire, n'oubliez surtout pas la pauvreté, l'extrême pauvreté

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    Maintenant que vous avez bien imaginé, glissez dans votre rêve une missionnaire blanche avec des sandales de pèlerins et une bonne dose d'illusions. Ca y est, vous y êtes, vous êtes dans mon nouveau chez moi où le pire côtoie le meilleur....

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  • J'envisage de me laver la bouche au savon...

    Ce matin mes collaboratrices ont fait leur boulot convenablement, ont fait le ménage de la pharmacie aucune n'a mangé, dormit ou fait l'arbre droit dans la pharmacie. Bon elles ne sont pas arrivée à l'heure, faut pas déconner quand même, mais il y a du progrès.

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    Peut-être ne me mangeront-elles pas avant la fin de ma mission.

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    Je crois que j'ai été un peu prompte à les juger.

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    Les responsables de la mission m'ont quand appelé de France pour me dire que ce n'était pas bien de me disputer avec mes collègues de travail, ils m'ont dit que ce n'était pas bien de faire une crise d'autoritarisme après dix jours de mission. Je leur ai gentiment répondu que lorsque je demande à quelqu'un de faire son travail ce n'est pas une crise d'autoritarisme et que lorsque je ferais une crise d'autoritarisme ça leur fera bizarre aux trois fainéasses...

    Bon, je ne l'ai pas vraiment dit comme ça parce que il aurait fallu que je me lave la bouche au canard WC pour laver ma culpabilité mais l'envie était bien là...En plus, je ne pense pas vraiment que ce soit de grosses fainéasses, je pense juste qu'elles ont essayé de me tester pour voir si elles allaient pouvoir se la couler douce pendant deux ans.


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