• A midi j'ai convoqué l'un des agents de santé avec lequel je travail. C'est un tire au flan et je suis obligée de le poursuivre toute la journée pour qu'il travail. Quand je dis poursuivre, ce n'est pas une image. Je le cherche dans tous les recoins du dispensaire, je débusque ses cachettes et je le renvois au boulot. Quand j'en ai marre, je préviens n'importe quel membre du personnel que s'il n'est pas là dans moins de cinq minutes, je serai vraiment en colère. En général, il déboule en moins d'une minute.  Il m'est même arrivé de me mettre au milieu de la cour et de beugler son nom comme un veau sans sa mère. J'ai tout essayé, la responsabilisation, la gentillesse, la menace, rien y fait.

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    Aujourd'hui, la conversation était musclée et ne manquait pas d'intérêt.

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    -Je peux savoir où tu étais depuis 1h30

    -Je suis partit manger quelque chose parce que je n'aimais pas ce que Delphine avait préparé.

    Les employés du dispensaire n'ont que vingt minutes de pause mais ils sont nourris sur place

    -Que tu aimes ou pas ce que Delphine prépare, tu as vingt minutes pour manger, pas 1h30

    -Mais quand même, je suis fatiguée.

    -Tu me dis, à moi, que tu es fatigué. Je crois que tu te trompe t'interlocuteur. Je crois que tu ne sais pas combien je travail et combien j'ai mal en ce moment (Je me suis un peu emportée)

    -Mais tu ne me comprends pas, personne ne me comprend sauf Frédéric.

    -Ca fait dix ans que Fred est partit et en deux ans de mission il t'a collé deux avertissements pour alcoolisme et absence injustifiée. Et aujourd'hui, je te fais les mêmes reproches, tu as d'ailleurs 9 avertissements pour les mêmes motifs.

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    Jusque là, je n'était pas surprise par la conversation. Voici un employé très sympas mais qui est un bon à rien, seulement comme il est très sympas personne n'ose le licencier. Les avertissements s'accumulent et personne ne passe à l'acte. Ce sera difficile de mettre deux avertissements supplémentaires sans le licencier, mais je n'en ai vraiment pas envie.

    La seule chose pour laquelle il n'est pas été pris c'est la fraude, pourtant, de l'avis de tous c'est un grand fraudeur. C'est là que la conversation est devenue intéressante.

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    -J'ai besoin de toi à la pharmacie, tu es payé pour ça et quand j'ai besoin de toi j'entend que tu soit à la pharmacie.

    -Pourtant quand je suis fatiguée, je paye Dala pour qu'il prenne ma place.

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    A cet instant précis, je crois que mes yeux sont sortis de leurs orbites. Les deux fondements du travail au dispensaire sont la solidarité et l'honnêteté.

    La solidarité, ça veut dire que lorsqu'un employé à finit sa journée, il doit aller aider ceux qui ne l'ont pas finit. Par exemple quand les consultations sont finit tout le monde doit aller aider la pharmacie qui sont ceux qui finissent le plus tard. Donc dans aucun cas, je ne dis bien aucun cas, quelqu'un ne reçoit de prime pour aller aider ses collègues.Ca fait parti de leur boulot.

    L'honnêteté, ça veut dire que l'on de paye pas un collègue pour faire son travail à sa place, parce que l'on est parti se saouler au bistrot du coin.

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    J'ai dût faire une telle tête qu'il s'est immédiatement justifié. J'ai mis fin à l'entretien parce que le Dala, en question je voulais le prendre comme assistant à son retour de vacances. Je croyais qu'il était honnête. Je me suis trompée, c'est une bonne chose que je l'ai découvert plus tôt que tard.

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    Ce soir une nouvelle question me vient. Comme un simple agent de santé peut-il se payé de l'alcool et un sous-traitant ? Je crois que la réponse est trop simple : Il magouille.

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  • Ce matin, j'avais trop mal à l'épaule et à l'estomac je suis donc rentrée à la maison en milieu de matinée.

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    J'ai enfin accepté de prendre des cachets pour calmer mon estomac, j'espère que je ne vais pas en mourir...


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  • Je ne le dirai jamais suffisamment : « JE N'AIME PAS LA PLAGE », mais encore une fois j'ai fais preuve d'abnégation et j'ai accepté de rejoindre mes co-missionnaires et un autre missionnaire sur le port.

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    J'aurai mieux fait de rester coucher pour plusieurs raisons, la première c'est qu'il y vait une ambiance de merde. La veille, Ana s'était disputé avec la petite Marie et Hélène (l'autre missionnaire) pour une vague histoire de messe. Visiblement Marie et Hélène avaient prévenue Ana qu'elles partaient à la messe et Ana était partie se coucher. Donc Ana a raté la messe, normal elle était couchée, et au retour des deux autres elle l'ait à pourrit comme du poisson. Elle les a même menacées de ne pas les emmener à la plage (j'aurai bien aimé avoir une telle punition). Finalement, Ana a trouvé une autre messe et elle a accepté d'emmener les deux filles à la plage. Je rappelle pour les non initiés que l'un des fondements de notre religion, c'est la fraternité.

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    Les autres raisons pour lesquels j'aurai dût rester couchée sont : Je n'aime vraiment pas la plage, j'étais fatiguées, j'avais mal à l'estomac, je ne supporte pas le soleil et encore moins les coups de soleil. Une seule de ces raisons aurait dûe me faire renoncer.

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    La journée s'est passée comme d'habitude : Une heure de pirogue, île paradisiaque, sable fin, cocotier sur les falaises mais pas un brin d'ombre et de nouveau une heure de pirogue pour entendre tout me monde en arrivant dire : « C'est vrai qu'elle est sale notre ville. »

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    Je vous jure : J'ai passé toute la journée à l'ombre grâce à un abris de fortune, je ne me suis même pas baignée. Sur la pirogue je me suis enroulée dans ma serviette pour ne pas que le soleil ne touche un centimètre de ma peau. Sur le port j'avais même acheté un chapeau à large bord parce que je trouvais le mien pas suffisamment large. Les autres se sont baignée et Ana à même fait la sieste au soleil. Et bien la seule qui avait des coup de soleil : c'était moi.

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    C'est nul la plage, je n'y retournerais pas.


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  • N'est il pas un peu incongru de recevoir un tel texto : « Soirée Petite maison dans la prairie au CICR, est-ce que tu viens ? » Pour tout dire le programme de ma soirée se résumait à une messe, un film de filles et une prise de tête avec Ana, donc j'ai décidée d'aller au CICR. Et puis, une soirée costumée dans un pareil lieu, ça ne se rate pas.

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    Depuis trois jours, depuis ma dernière luxation je me gave des antalgiques les plus fort du marcher. Etre blessé c'est une chose ne pas remplir ses obligations s'en est une autre. A la guerre comme à la guerre, il fallait que mon corps suive le rythme. Pour tenir le coup à la soirée, j'ai avalé mes petites boules jaunes magiques sans me douter que je payerai dans moins de six heures.

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    Comme c'était quand même la fête j'ai fait comme tout le monde et comme il y avait un petit muscat de Rivesaltes, j'ai bu un verre et deux verre.

    Vous qui avez l'habitude de prendre des médicaments, vous savez très bien que c'est une erreur. Et vous vous dites même qu'une responsable de pharmacie, même dans le tiers monde, ne devrait pas faire ce genre d'erreur. Ce qui devait arriver, arriva : Les médicaments et l'alcool ne se sont pas entendu et c'est mon estomac qui en a fait les frais.

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    Sur la notice explicative il y avait écris : Dans de rares cas, moins de 0,1% les effets secondaires sont : Trouble de la connaissance, frisson, transpiration, nausée, vomissement. Je les ai tous eu et le pire c'est que lorsque je ne perdais pas connaissance, j'avais parfaitement conscience de ce qui ce passait.

    Les gens du CICR étaient persuadés que j'avais trop bu, la chancelière arrivée trois jours plus et qui ne me connaissait pas ramassait mon vomit et la responsable des prisons me tenait la main en me disant que ce n'était pas grave. Et moi, je savais que j'étais en train de m'empoisonner mais personne ne s'en apercevait. Il ne faut pas croire qu'à la Croix Rouge, ils sont tous sauveteurs. Une fois dans mon lit, j'ai été de nouveau prise de spasmes. J'ai gardé les yeux ouverts parce que j'avais peur de m'étouffer dans mon vomit comme une star des années soixante dix. 

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    Le matin, il fallut que je m'explique. Ils étaient plutôt gênés de m'avoir traité de pochetrone mais heureux que je ne sois pas morte d'une intoxication médicamenteuse à leur fête.  

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    Finalement je ne refuse de reprendre des antalgiques ou quelque médicament que ce soit. Donc en plus d'avoir mal à l'estomac, j'ai de nouveau mal à l'épaule.


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  • On attendait ça avec impatience : le sacrifice du président. Cette phrase peut vous sembler bien énigmatique mais pour nous ça signifie : Grâce matinée. Quarante jours après la mort de il y a une cérémonie que l'on appelle le sacrifice. Je ne sais pas très bien en quoi a consiste mais lorsqu'il s'agit de la mort d'un président, c'est un jour chômé payé.

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    Hier soir à 22h le président a annoncé que le jour du sacrifice serait aujourd'hui. Nous étions toutes contente parce que nous étions éreintée. Mais ce matin à 6h30 notre conscience nous a réveillée. Un jour chômé sans ouvrir le dispensaire c'est refusé les soins à quatre cent personnes. C'était tout bonnement impensable.

    Nous sommes allé au dispensaire juste pour gérer les urgences mais devant l'affluence, nous avons ouvert le dispensaire.

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    Il parait que les cimetières sont remplis de gens irremplaçables, j'aimerai bien que ce soit le cas pour nous.


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